10 septembre 2018

Objet : Les droits ça se défend collectivement !

La citoyenneté pleine et entière est caractérisée par un juste accès aux ressources, aux loisirs, à la culture et aux droits. Toutefois, cette citoyenneté est trop souvent limitée par une mauvaise redistribution des richesses, un accès difficile aux systèmes de justice, de santé ou d’éducation ainsi qu’aux programmes sociaux. Les attaques néolibérales comme les mesures d’austérité (coupes, compressions et hausses de tarifs) ainsi que la privatisation de l’État imposées depuis plusieurs années ont engendrés l’effritement du filet social, c’est-à-dire de nos acquis sociaux et de nos droits sociaux, une hausse de l’exclusion sociale et une baisse de participation démocratique.

Des mesures antisociales qui diminuent la participation sociales

En effet, des mesures antisociales, contraignantes et complexes à saisir tels que le projet de loi 173 sur le revenu de base pour les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi et le programme Objectif emploi pour les nouveaux demandeurs à l’aide sociale, les hausses de tarifs hydro-électrique, la multiplication des frais champignons en santé et en éducation, la réduction des services de proximité et de soutien à domicile, le difficile maintien du transport collectif en région rurale, dépossèdent les personnes défavorisées de leur capacité d’agir, voire de leur dignité.

Cela a pour effet de réduire la participation sociale des personnes marginalisées, qu’elles soient en situation de pauvreté, vivant avec une déficience intellectuelle, un problème de santé mentale ou pour les personnes racisées, les personnes LGBT, les personnes accidentées du travail, les aînéEs et les femmes.  Pour ces personnes, il est difficile d’accéder à de l’information juste, compréhensible et nécessaire afin d’assurer la défense de leurs droits ou pour se prévaloir de programmes existants. D’autant plus que la réduction du personnel dans les services publics et parapublics fragilise le soutien disponible pour les citoyens et citoyennes.

Des organismes d’éducation populaire autonome et de défense des droits en manque de moyens

De leur côté, les organismes d’éducation populaire autonome et de défense des droits, qui ont pour objectif de favoriser la transformation sociale et la démocratie en vue d’une plus grande justice sociale, peinent à répondre aux demandes de soutien individuel qui leur sont adressés et n’ont que très peu de ressources pour accomplir leur mission première : l’éducation populaire aux droits sociaux et la mobilisation des citoyenNEs ayant peu de pouvoir sur leur vie.

En ce sens, nous croyons que l’éducation populaire autonome et la défense collective des droits doivent être reconnues et financées à la mission globale en tant que vecteurs fondamentaux d’éducation des adultes, de démocratie et de transformation de la société en vue d’une plus grande justice sociale. Pour la défense collective des droits, nous souhaitons un rehaussement du financement à la mission globale de près de 40 millions, alors que du côté de l’éducation populaire autonome, il serait de mise que le ministère de l’éducation reprenne ses responsabilités.

En tant que société, nous avons les moyens d’assurer une meilleure justice sociale et un meilleur soutien aux organismes qui font vivre la démocratie. Les solutions fiscales existent, il s’agit d’un choix politique !

-30-

 

Le Mouvement d’Éducation Populaire Autonome de Lanaudière est un regroupement d’organismes lanaudois voué à la promotion et au développement des pratiques d’éducation populaire autonome et à la défense des droits sociaux dans la région.

 

Pour renseignement : Sarah Girard, coordonnatrice, Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière, 450-752-4700 /514-449-0088

 

Pour voir l’article de la revue au sujet de cette conférence de presse : http://www.larevue.qc.ca/politique_organismes-communautaires-ne-veulent-pas-etre-en-reste-n48445.php